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LA COCHE.

Lors d’un accord, sur le poinct, nous trovasmes ;
Dedens la Coche au logis arrivasmes.
La nuict me feit aux trois donner l’Adieu,
Non pour dormir, mais pour trouver un lieu
Ou, sans avoir de nul empeschement,
Peusse acquiter ma promesse et serment.
Mais, en voyant du propos la grandeur,
De mon langage et termes la laideur,
Honte me fait finer ma mauvaise œuvre,
Mais verité veut que je la descœuvre
A celle là que je prends pour mon ayde.
Pour mon secours et souverain remede.
C’est donc à vous, ma cousine et maistresse,
Que mon labeur et mon honneur j’adresse,
Vous requerant comme amye parfaite,
Que vous teniez cette œuvre par moy faite
Ainsi que vostre, et ainsi en usez,
Et la monstrez, celez ou excusez.
Faites au roy entendre la substance,
Pour à ces trois donner juste sentence.
Vostre parler luy fera mieux sçavoir
Tout le discours, que de luy faire voir
Ce livre auquel mon escriture efface
Tout le plus beau et la meilleure grace
De leurs propos, desquels j’ai bien suivie
La verité, mais la grace et la vie,
Qui est dedans, je l’ay toute souillée,