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Page:Marguerite de Navarre - Nouvelles Lettres, éd. Génin, 1842.djvu/35

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SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME.

pour ne SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME. solennelle profession de foi, comme l’on dit aujourd’hui, ou, ce qui revenait au même, l’abandon de ses protégés ; en les livrant elle se débarrassait de toutes inquiétudes. On conviendra qu’il fallait une fermeté d’âme et une générosité peu communes pas dévier de sa ligne, et en bravant les attaques ne jamais céder à l’envie de s’en venger.

La Reine, également supérieure à la crainte et à l’ostentation, écrit à son frère : « Monseigneur, « quant au fait de M. de Condom, je vous supplie « croire que je suis tant unie à vous, que je ne « puis desirer mal à ceulx qui m’en font, et sy a aultre que moy

n’estoit offensé, j’aurois plus de plaisir à pardonner qu’à punir. Doit-on s’étonner à présent que des gens capables de se porter à de telles extrémités aient tout fait

pour accréditer l’opinion que la reine

de Navarre était hérétique au fond du cœur ? A la vérité, toutes les actions de la vie de Marguerite y étaient contraires* ; mais que peuvent les bonnes 1 (c

>> 1 Nouvelles lettres.

• Elle croyait à l’efficacité de la prière pour les morts, car elle fonda un service magnifique pour l’âme de sa mère ; dira-t-on qu’en cela elle obéissait aux convevances ? Lisez l’anecdote touchante racontée par

Brantôme du capitaine Bourdeille et de la reine de Navarre, seuls, dans une église, sur la tombe de madaine de La Roche : « Et d’autant quc

c’est ung pieux office l’avoir souvenance II.

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