Aller au contenu

Page:Mariéton - Joséphin Soulary et la Pléiade lyonnaise, 1884.djvu/117

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
109
Louisa Siefert

Il est doux de s’aimer, quand lambeau par lambeau
L’espoir s’en est allé de nos âmes meurtries,
Quand, pour tout horizon, parmi des fleurs flétries,
Le jour déjà mourant vous montre le tombeau.
 
Il est doux de s’aimer, qu’on sourie ou qu’on pleure.
Tôt ou tard, pour toujours, pour longtemps, pour une heure
Car le charme est divin de se laisser charmer ;

Et sans cesse, qu’on ait dix-huit ans ou soixante,
Le cœur, seul immortel, de sa voix caressante
Nous murmure à l’oreille : « Il est doux de s’aimer ! »

Je ne dirai pas les dernières années de Louisa Siefert. Sa mère les a longuement racontées et, quelque gloire qu’elle atteigne jamais, c’est une histoire navrante qu’on ne pourra recommencer…

Son séjour à Paris l’avait initiée au monde littéraire des dernières années de l’empire. M. Asselineau qu’elle appelait son maître, Chenavard et Soulary, ses amis de Lyon, suivaient avec tristesse la décroissance de ses forces.