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Page:Mariéton - Joséphin Soulary et la Pléiade lyonnaise, 1884.djvu/29

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Joséphin Soulary

en émane l’attire, le berce et l’enivre. Écoutez ses Adieux à la campagne :

C’est l’heure, il faut partir, ô nature candide !
Bonne mère ! ton fils t’abandonne en pleurant…
Laisse-moi voir encor ton sourire enivrant…
Que ne puis-je emporter tous tes biens avec moi !
Et surtout cette paix, baume à toute souffrance,
Battement de ton sein qui chante l’espérance ;
Qui réveille l’amour et qui donne la foi !

Nous retrouvons cet enivrement de la nature, qui est presque un don de poésie, dans plusieurs sonnets du recueil. La gracieuse bacchanale si connue, Primula Veris, en est un vivant exemple :

Que tout cœur aimant soit aimé.
Du bonheur féconde semence,
Le désir partout a germé ;
La saison des baisers commence.
 
La saison des baisers commence ;
Pour calmer le sang enflammé