ordinaire. En considérant le mercure comme composé par parties égales, d’isotopes dont la différence des masses est 3 (voir p. 116), on trouve pour et T = 290° :
L’écart extrême sur la densité atteindrait, dans ce cas, 0,23 % et serait environ 20 fois plus grand que celui observé jusqu’ici par la méthode de distillation (voir p. 191); l’écart effectivement observable serait moindre, eu égard à la nécessité de prélèvement.
Ainsi, la méthode de centrifugation des liquides paraît offrir de grandes possibilités de séparation. Toutefois, elle présente aussi des difficultés considérables, qui tiennent, d’une part, à la pression qui peut s’exercer sur le fond du tube, d’autre part, à la lenteur avec laquelle s’établit l’équilibre de régime qui correspond à l’état de rotation.
La pression sur le fond du tube dans le cas du liquide, est calculée approximativement en utilisant la densité moyenne D et l’on trouve
si v et v0 sont les vitesses aux deux extrémités du tube. Cette pression peut devenir très grande. On trouve dans le cas du mercure, en négligeant v0 par rapport à v, environ 670 atmosphères pour et environ 67000 atmosphères pour .
La durée d’établissement du régime dans un liquide est plus longue que dans un gaz, en raison de la lenteur de l’interdiffusion des liquides. Le coefficient de cette diffusion nous est connu dans le cas du plomb fondu par les expériences sur l’interdiffusion d’isotopes radioactifs dans le plomb (voir p. 27) sa valeur est 2,2 cm3 par jour. Un coefficient semblable doit s’appliquer au mercure, d’après les recherches sur les échanges entre ce liquide et ses amalgames. On peut admettre que le temps nécessaire pour établir le régime stationnaire est le même que le temps nécessaire pour le retour de ce régime à celui qui correspond au repos, le degré d’approximation étant le même dans les deux cas. Or, dans l’équation qui caractérise le retour à la concentration uniforme, à partir d’un état où existe un gradient de concentration, le temps intervient comme facteur dans l’exposant d’exponentielles qui s’évanouissent quand on s’approche de l’équilibre. Le temps nécessaire pour réaliser l’équilibre à une précision