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Page:Marie Curie - L'isotopie et les éléments isotopes, 1924.pdf/205

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Enfin, Honigschmid et Birckenbach ont obtenu par la même méthode un écart relatif 35 × 10-6 sur le poids atomique (200,564 et 200,632 pour les fractions extrêmes (97).

Brönsted et Hevesy ont déterminé la densité du mercure de diverses provenances, purifié par distillation dans le vide [97]. Ils ont soumis à l’examen 9 minerais : cinabre, calomel ou oxychlorure de mercure, provenant d’Espagne, d’Allemagne, d’Italie, de Dalmatie, de Californie, de Tunis, de Hongrie, de Terlingue (États-Unis) et appartenant à des formations géologiques différentes. Les écarts relatifs ne dépassent pas 6 10-8, soit 0,0012 unité de poids atomique. Il est donc probable que la composition du mercure terrestre n’offre pas de différences appréciables.

Bien plus grands sont les écarts cités dans le même travail entre les déterminations de densité du mercure par divers auteurs depuis Regnault (1807) jusqu’à notre époque. L’écart relatif dépasse 100 × 10-6 ; on peut l’attribuer, soit à une différence de composition déterminée par la différence des méthodes de purification, soit aux erreurs d’expériences.

Egerton a soumis la vapeur de zinc à une distillation fractionnée dans le vide et a obtenu des fractions dont les densités étaient dans le rapport 0,99971 à 1, et 1,00026 à 1 ; ces différences sont estimées supérieures aux erreurs d’expériences et il s’en déduit une différence de poids atomique de 0,035 unités, inférieure aux prévisions [97].

Brönsted et Hevesy ont appliqué la méthode de distillation fractionnée irréversible au chlorure de plomb. Le poids atomique de Pb déterminé par Honigschmid et Steinheil a été le même pour les deux tractions [49].

La distillation à basse pression s’étant montrée efficace pour la séparation des isotopes, peut, à plus forte raison, être utilisée pour la séparation de corps de type chimique différent.

52. Méthode de vitesses de réaction chimique. — J.-J. Thomson [98] a suggéré que la vitesse d’agitation thermique peut intervenir directement dans les réactions chimiques puisque avec elle augmente le nombre des rencontres qui sont une condition nécessaire, sinon suffisante, de la réaction. Il a proposé à titre d’exemple de faire passer un courant de HCl au contact de la surface d’une solution absorbante, espérant que celle-ci contiendrait du chlore enrichi en constituant plus léger.

L’expérience a été tentée par Ludlam [98] avec l’emploi d’eau comme surface absorbante. Le gaz produit par action chimique passait sur la surface d’eau pure, y causant une dépression légère. La solution dense tombant au fond, la surface se trouvait renouvelée. La pression était environ 2 cm de mercure ; le résidu non absorbé très faible, était recueilli dans