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LAI D’ELIDUC.

de lui faire le récit de ses hauts faits ; elle lui témoignoit aussi son étonnement sur ce qu’il n’étoit pas encore venu la visiter. Eliduc répond qu’il se rendra chez la princesse et qu’il fera sa volonté. Il monte sur son bon cheval, suivi d’un seul chevalier, et arrive chez la demoiselle. Avant d’entrer, Eliduc prie le chambellan de prévenir la princesse de son arrivée. Celui-ci, d’un air joyeux, revient lui annoncer qu’il est attendu avec impatience. Eliduc se présente modestement devant Guillardon, la belle demoiselle, qu’il remercie de l’avoir demandé et il en est fort bien accueilli. Elle prend le chevalier par la main et le conduit près d’un lit où elle le fait asseoir à côté d’elle[1]. Après avoir parlé de choses et d’autres, la demoiselle considéra fort attentivement la figure, la taille et la démarche du chevalier qu’elle trouve sans

  1. On a déjà vu dans le Lai de Lanval, un exemple de lit servant de siége ; il étoit de l’honnêteté, après y avoir pris place, d’y faire asseoir la personne qu’on distinguoit davantage.