Loti. Sous prétexte de rajeunir les cadres, le ministre de la marine met à la retraite d’office plusieurs lieutenants de vaisseau parmi lesquels se trouve Julien Viaud. Celui-ci reçoit comme compensation la croix de la Légion d’honneur. Fort heureusement la mesure prise par le ministre fut depuis reconnue illégale par le conseil d’État et Loti put reprendre sa place dans la marine avec le grade de capitaine de frégate.
C’est au retour d’un voyage dans l’Inde et la Perse, après être resté quinze jours à peine en France que Loti, comme premier aide de l’amiral Pottier, part pour la Chine.
Le lundi 24 septembre 1900 il arrive avec le Redoutable dans la baie du Petchili. On a pris les forts de Takou ; Pékin est occupé par les armées alliées. Loti envoyé en mission à Pékin, logé dans une partie de la ville impériale où avait séjourné l’impératrice, note au jour le jour et envoie au Figaro ses impressions sur ces décors d’un art presque fabuleux, que souillent les macabres vestiges des massacres des Boxers et des tueries qui leur succédèrent. Les Derniers Jours de Pékin, où furent rassemblés les articles de Loti, évoquent avec émotion les jours tragiques de la défense des légations et de celle de l’évêché où le jeune Henry, à la tête d’une poignée de marins, tint en échec une foule ivre de carnage et capable de raffinements de cruauté qui dépassent l’imagination.
En avril, après une halte au Japon, Loti de retour à Pékin assiste à une fête donnée par le gé-