Page:Marin - Vies choisies des Pères des déserts d'Orient, 1861.djvu/14

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l’envi le sable de côté et d’autre, ils firent une fosse capable de contenir les précieuses dépouilles du saint ; après quoi, comme s’ils eussent voulu demander à Antoine la récompense de leur travail, ils vinrent à lui, remuant les oreilles, et, baissant la tête, ils lui léchèrent les pieds et les mains.

Il leur fit signe de se retirer, et, courbant ses épaules sous le poids du saint corps, il le mit dans la fosse et le couvrit de sable.

Ayant ainsi rendu à saint Paul les derniers devoirs de l’Église, il retourna dans son monastère, emportant avec lui la tunique de feuilles de palmier que le saint vieillard s’était tissue. Il ne manqua pas de raconter à ses disciples ce qu’il avait vu ; et, tous les ans, aux jours solennels de Pâques et de la Pentecôte, il avait coutume de se revêtir de cette précieuse tunique, comme d’un ornement très-propre à montrer sa joie et sa dévotion dans ces grandes fêtes.




SAINT ANTOINE LE GRAND, PREMIER PÈRE DES SOLITAIRES D’ÉGYPTE DANS LA BASSE THÉBAÏDE.


Saint Antoine était Égyptien, d’un village appelé Coma ou Coman, dans le territoire d’Héraclée, entre la basse Égypte et la Thébaïde. Il naquit sous l’empire de Dèce, l’an de Jésus-Christ 251, de parents nobles et chrétiens, qui s’attachèrent beaucoup à le conserver dans l’innocence ; à quoi il répondit de son côté si fidèlement, qu’il ne voulut pas apprendre les lettres humaines dans les écoles, de peur d’avoir de la communication avec les autres enfants, qui auraient pu le pervertir ; mais il se tenait retiré dans sa maison, n’en sortant guère que pour aller à l’église ; et, plus il crois-