Page:Marin - Vies choisies des Pères des déserts d'Orient, 1861.djvu/144

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vous voir partir avant moi ! » Saint Jean le fortifia et le consola. « Ne vous affligez point, mon frère, lui dit-il ; si je puis quelque chose auprès de Dieu, il ne se passera pas un an que je ne vous attire après moi. » C’est ce qui arriva, en effet, car l’abbé George mourut dix mois après son bienheureux frère. On croit que saint Jean Climaque est mort en 605, ou au plus tard l’année d’après.

Outre ce qu’on peut recueillir de ses ouvrages pour l’histoire de sa Vie, il y a deux auteurs contemporains qui nous ont laissé ce que nous venons d’en rapporter. L’un est un religieux de Sinaï, qui vivait de son temps et qui en a parlé en témoin oculaire ; l’autre est un moine de Raïthe, qui a écrit peu de temps après la mort du saint, et qui l’a fait sur le témoignage de ceux qui l’avaient bien connu.

Les Grecs célèbrent la fête de ce saint le 30 mars, auquel ils présument qu’il est mort. Les Latins l’ont connu fort tard à cause des ravages que les Sarrasins firent depuis dans l’Égypte, l’Arabie et la Palestine. Ce n’a donc été que plusieurs siècles après sa mort qu’on l’a inséré dans le Martyrologe, après que l’étude de la langue grecque, négligée en Occident, dans l’ignorance du moyen âge, ayant mieux été cultivée, on y a enfin connu son précieux ouvrage, qui l’a rendu célèbre dans l’Église latine autant qu’il l’était dans la grecque, et l’a fait regarder par les plus grands hommes comme un Père de l’Église, et comme un excellent maître de la vie spirituelle.




DE QUELQUES AUTRES SOLITAIRES DE SINAÏ ET DE RAÏTHE.


C’est de saint Jean Climaque que nous apprenons ce que nous allons rapporter d’Hésyque, surnommé