Page:Marin - Vies choisies des Pères des déserts d'Orient, 1861.djvu/152

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sortir de la tête, ce qui fut le signe auquel les pères reconnurent que Dieu lui avait pardonné sa désertion, comme saint Siméon le lui avait prédit. Jean Mosch, qui rapporte ceci, dit l’avoir appris de l’abbé Serge, de Raïthe.




SAINT HILARION, PÈRE DES MOINES DE LA PALESTINE.


Saint Chariton, fondateur du célèbre ermitage qu’on appela dans la suite la Laure du Pharan, fut le premier solitaire de la Palestine. Mais l’établissement de cette laure ne fit pas d’abord sensation comme en fit saint Hilarion ; de sorte que c’est proprement depuis celui-ci que l’état monastique fleurit dans cette province et dans la Syrie ; et, comme ses exemples et ses prodiges donnèrent occasion à la fondation d’un grand nombre de monastères, c’est avec raison qu’on l’appelle le père des moines de ces quartiers, comme saint Antoine le fut de ceux d’Égypte, et saint Pacôme de ceux de la haute Thébaïde.

Saint Hilarion naquit en un village nommé Thabath, environ à deux lieues de Gaze en Palestine, vers l’an 291. Ses parents étaient païens, et la grâce dont il fut prévenu dans sa jeunesse le fit sortir, selon la pensée de saint Jérôme, du sein d’une famille idolâtre, comme la rose sort du milieu des épines. Il n’y a guère d’apparence qu’il ait connu le nom de Jésus-Christ dans sa maison, où tout ce qui s’offrait à ses yeux se ressentait des superstitions du paganisme. Il paraît plutôt qu’il eut ce bonheur à Alexandrie, où il en trouva plus de moyens, et où il fut envoyé par ses parents, lorsqu’il avait à peine dix