Page:Marin - Vies choisies des Pères des déserts d'Orient, 1861.djvu/177

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SAINT JÉRÔME.


Nous allons faire connaître la vie monastique de saint Jérôme sans entrer dans le détail de ses autres actions, qui ne sont pas de notre sujet. Quoiqu’il soit un très-grand docteur de l’Église, nous ne le considèrerons ici que comme solitaire. Il était de Stridon en Dalmatie, où il naquit vers l’an 329 ; mais il fit ses principales études à Rome, sous le fameux Domat, grammairien. Après avoir été baptisé, il voyagea en France, s’arrêta quelque temps à Trêves, et vint à Aquilée dans les Gaules, où il fit connaissance avec saint Valérien, évêque de cette ville, et avec d’autres excellents personnages.

Son amour extrême pour l’étude avait beaucoup paru à Rome par ses progrès, et ce fut aussi pour s’y perfectionner qu’il fit le voyage des Gaules. Son application n’avait pas seulement servi à enrichir son esprit des belles connaissances de la littérature, elle avait été un moyen de le retirer des occasions où la jeunesse licencieuse fait quelquefois de tristes naufrages. Aussi, depuis qu’il eut reçu le saint baptême, Dieu lui fit la grâce de vivre dans une grande abstinence, et de sanctifier ses études par la vertu. On doit mettre entre ses pratiques de piété, durant son séjour à Rome, celle d’aller tous les dimanches, avec ses compagnons, visiter les reliques des saints dans les catacombes d’autour de cette ville.

Avant de quitter celle d’Aquilée, il délibéra longtemps du lieu qu’il choisirait pour vivre dans la retraite et vaquer paisiblement à l’étude. Il n’en eût pas trouvé les moyens dans sa patrie, où il aurait été trop importuné par des gens qui pensaient tout