Page:Marin - Vies choisies des Pères des déserts d'Orient, 1861.djvu/186

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frère Paulinien avec un ami vendre ce qui lui restait des héritages que ses parents lui avaient laissés, et il en employa le produit à l’augmentation de l’édifice. Ainsi il ajouta l’hospitalité à ses autres travaux, et ses offices de charité absorbant une grande partie de son temps, il ne lui restait que la nuit pour ses études ; ce qui était un surcroît de pénitence. Nous pouvons joindre à ceci les fonctions dont il était chargé pour le service de l’église de Bethléem ; car Posthumien, qui était venu des Gaules visiter les saints lieux, et qui demeura six mois auprès de lui, dit qu’il gouvernait l’église de Bethléem, ce qui montre qu’il y exerçait les fonctions ecclésiastiques.

Enfin saint Jérôme, très-grand docteur de l’Église, comme il est justement qualifié dans l’oraison de son office, et la gloire et l’ornement de l’état monastique, mourut à Bethléem, autant usé par ses travaux et la rigueur de sa pénitence que par le nombre de ses années. Il répandit par sa mort le deuil dans toute l’Église, qui ne put s’en consoler que par le trésor qu’il lui laissa dans les ouvrages qu’il avait faits pour elle. On est partagé sur la durée de sa vie. Saint Prosper lui donne quatre-vingt-onze ans, d’autres davantage, et d’autres moins. Il est difficile de décider dans cette diversité d’opinions.

Outre que ce saint docteur a écrit pour l’Église en général, il a travaillé aussi en particulier avec beaucoup de zèle pour les personnes engagées dans l’état monastique et pour les vierges chrétiennes. Il leur a donné, en écrivant les Vies de saint Paul ermite, de saint Hilarion et de plusieurs saintes, des modèles de perfection religieuse. L’histoire de saint Malch, que nous plaçons en son lieu, contient aussi de belles instructions. Il traduisit en latin les règles de saint Pacôme, de saint Théodore et d’Orsise, en faveur des moines latins qui demeuraient dans la Thébaïde, dans