Page:Marin - Vies choisies des Pères des déserts d'Orient, 1861.djvu/204

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ciples de saint Athanase, comme nous l’avons rapporté ailleurs. Ce fut aussi dans ces voyages et vers l’an 357 ou 358, qu’il eut la douleur de voir partout les plus considérables et les plus vertueux d’entre les évêques et les autres ecclésiastiques bannis et maltraités par les ariens, qui avaient rempli l’Église de troubles et de schismes. Il en eut le cœur percé, considérant que, tandis que dans les différents états de la vie l’union régnait entre ceux qui en faisaient profession, on voyait, au contraire, dans l’Église de Dieu, pour laquelle Jésus-Christ est mort et sur laquelle il a répandu l’abondance des grâces du Saint-Esprit, que la plupart des peuples étaient opposés entre eux et aux règles de l’Écriture. Mais ce qui lui paraissait encore plus horrible était de voir les prêtres divisés de sentiments et de croyance, et si contraires dans leur conduite aux préceptes que Jésus-Christ nous a donnés, déchirant sans compassion l’Église de Dieu, troublant son troupeau sans respect pour ceux qui lui appartiennent, et vérifiant ce que saint Paul avait dit, que quelques-uns d’entre eux enseigneraient une doctrine corrompue pour s’attirer des disciples. Il voulut examiner en lui-même quelle pouvait être la cause de ces désordres, et connut, après avoir consulté les livres saints, que ces divisions et la témérité de ceux qui se donnaient la liberté d’inventer de nouveaux dogmes, et d’aimer mieux former un parti contre Jésus-Christ que de se soumettre à lui, ne pouvaient venir que de ce qu’ils avaient abandonné Dieu et ne voulaient plus le reconnaître pour leur roi.

Dianée était évêque de Césarée depuis plusieurs années lorsqu’il revint de ses voyages, et il avait reçu de lui le saint baptême ; ce prélat, craignant que quelque autre Église ne le lui ravît pour le mettre dans son clergé, lui donna l’ordre de lecteur ; mais cela n’empêcha pas qu’il ne tâchât d’imiter la vie des solitaires