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Page:Marin - Vies choisies des Pères des déserts d'Orient, 1861.djvu/210

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Saint Grégoire de Nazianze travaillait aussi de son côté pour la gloire de Dieu ; et ces deux grands personnages, que le Seigneur avait donnés à son Église pour la soutenir dans le temps orageux de l’arianisme, faisaient dès lors les essais de leur zèle avec un merveilleux succès, mettant à profit leurs talents et leurs études pour confondre les pécheurs, conserver et encourager les justes, et défendre la pureté de la foi contre les assauts de l’erreur. Basile, plein de tendresse, et de compassion pour les pécheurs, travaillait avec douceur à les relever de leur chute, et Grégoire allait au-devant de ce qui pouvait les porter au péché, en les empêchant de s’y précipiter : l’un était pur dans sa foi, l’autre l’annonçait avec liberté ; l’un était humble devant Dieu, l’autre l’était aussi devant les hommes ; l’un s’élevait au-dessus des superbes en les méprisant ; l’autre les atterrait par la force de ses raisons. C’est ainsi que par diverses grâces ils arrivaient tous deux à une même perfection, et que Dieu les destinait au gouvernement des peuples.

Saint Grégoire ne put pas goûter longtemps la consolation de tenir compagnie à saint Basile dans sa solitude. Son père, qui était évêque de Nazianze, le rappela ; et il en avait un besoin essentiel, surtout depuis qu’il s’était malheureusement laissé surprendre par les artifices des ariens en signant le formulaire captieux de Rimini, qui causa tant de désordres dans l’Église. Depuis cette signature les moines du diocèse de Nazianze s’étaient séparés de lui ; et ce fut ce qui obligea Grégoire à venir au plus tôt à son secours pour les lui réunir et remédier aux troubles que sa chute avait causés.

D’autre part, Dianée, évêque de Césarée, comme nous l’avons dit, était tombé dans la même faute que le père de saint Grégoire ; et saint Basile, quoiqu’il