Page:Marin - Vies choisies des Pères des déserts d'Orient, 1861.djvu/211

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le chérît tendrement comme son père spirituel, puisqu’il avait reçu de lui le saint baptême, se crut obligé de se séparer aussi de sa communion, sa foi lui étant plus chère que l’affection filiale qu’il avait pour ce prélat. La simplicité du père de saint Grégoire et sa droiture naturelle jointe à son grand âge, l’avaient empêché de se défier des déguisements des ariens et du venin caché dans la formule de foi de Rimini ; et le caractère trop doux de Dianée, qui ne savait point prendre sur lui-même d’user de fermeté comme il l’aurait dû contre l’hérésie, avait donné occasion à sa faute.

Saint Grégoire, étant arrivé à Nazianze auprès de son père, travailla de tout son pouvoir pour lui réunir ceux qui s’étaient séparés de sa communion, et il eut enfin la consolation d’en venir à bout. Les moines, qui avaient été les derniers à s’en séparer, étant plus affligés qu’aigris de la chute de leur évêque, furent les premiers à donner l’exemple de la paix. Ceci arriva vers l’an 364, et ils souhaitèrent que saint Grégoire célébrât cette réunion par un discours public ; ce qu’il fit, car il avait déjà reçu le sacerdoce des mains de son père, qui le lui avait conféré malgré ses résistances, et il s’était retiré ensuite auprès de saint Basile pour adoucir en quelque façon la douleur qu’il en avait eue, sa modestie lui faisant redouter un si haut ministère.

Saint Basile fut aussi fait prêtre dans Césarée fort peu de temps après saint Grégoire, et vers l’an 362. Il avait été appelé dans cette ville par l’évêque Dianée, qui, se voyant au lit de la mort, voulut se réconcilier avec lui, et lui protesta que, quoiqu’il eût signé le formulaire de Rimini, n’en connaissant pas le mal, il n’avait point prétendu rien faire contre la foi de Nicée ; et le saint crut devoir se satisfaire de cette assurance. Dianée étant mort, on élut en sa