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Page:Marin - Vies choisies des Pères des déserts d'Orient, 1861.djvu/217

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le voir au long dans M. Hermant et M. de Tillemont, qui l’ont recueillie des monuments les plus sûrs de l’Histoire ecclésiastique ; nous n’en rapporterons ici que ce qui est nécessaire pour la lier avec notre principal objet.

On peut donc considérer sa conduite dans l’épiscopat, ou par rapport au gouvernement de son peuple, ou dans ce qu’il fit pour des provinces voisines, ou enfin dans ses travaux pour l’Église universelle, soit pour soutenir la pureté de la foi, soit pour réformer les mœurs, soit pour inspirer, encourager et perfectionner la piété. Il ne croyait pas que le soin de sa personne dût entrer dans sa sollicitude pastorale ; rien ne l’occupait que la gloire de Dieu et le salut des âmes. Sa famille était peu nombreuse. Les revenus de son Église ne l’empêchaient pas d’être pauvre, et il aimait sentir les incommodités de la pauvreté en manquant de ce qu’on peut dire être nécessaire à un évêque chargé, comme il l’était, de beaucoup de soins et d’affaires. Il observa toute sa vie un jeûne rigoureux, et l’on ne peut se représenter les maladies qu’il essuya, la faiblesse à laquelle il réduisit son corps par la mortification, et en même temps les travaux qu’il soutint pour remplir dignement sa charge, sans reconnaître la main puissante du Seigneur qui le fortifiait par sa grâce et le soutenait par une espèce de miracle pour le bien de l’Église. On ne pouvait mettre de différence entre saint Basile dans sa retraite et saint Basile dans l’épiscopat, que celle de la différence du rang et des occupations ecclésiastiques : d’ailleurs c’étaient les mêmes austérités et les mêmes vertus.

À ces soins particuliers de sa ville épiscopale, saint Basile ajoutait les visites qu’il faisait des paroisses de la campagne, sans consulter son extrême faiblesse, qui ne le lui permettait qu’avec beaucoup de peine ;