Page:Marin - Vies choisies des Pères des déserts d'Orient, 1861.djvu/37

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tagne déserte de la Thébaïde, faire parler de sa piété avec admiration dans toute l’Afrique, à Constantinople, à Rome, dans les Gaules et l’Espagne, de sorte que le seul récit de ses vertus occasionnait des conversions sans nombre.

Toute l’antiquité lui a donné des éloges magnifiques. On sait assez que saint Athanase, quoique très-occupé des affaires les plus importantes de l’Église, a cru contribuer beaucoup à la gloire de Dieu en employant sa plume à écrire sa vie. Il l’adressa aux solitaires pour leur servir de modèle, et il avoue que ce qu’il en dit est peu de chose en comparaison de ce qui restait à dire.

Saint Grégoire de Nazianze ne le nomme pas autrement que le divin Antoine. Saint Chrysostome exhorte ses auditeurs à lire sa vie pour y prendre la véritable sagesse. Il dit qu’il avait presque égalé la gloire des apôtres ; qu’il avait montré par son exemple ce que Jésus-Christ a commandé par ses préceptes, et qu’il était lui-même une preuve admirable de notre religion, n’y ayant point de secte où l’on puisse trouver un si grand homme. Enfin il ne faut point d’autre preuve de la vénération qu’on a eue dans tous les temps pour saint Antoine, que le surnom de Grand qu’on lui avait donné.

Dieu ne voulut pas que son corps demeurât toujours caché. Il fut découvert par révélation sous l’empire de Justinien, en 561, et porté à Alexandrie dans l’église Saint-Jean-Baptiste. De là il fut transférée Constantinople, lorsque les Sarrasins se rendirent maîtres de l’Égypte, vers 635, et enfin à Vienne, en Dauphiné, vers l’an 980. On peut voir au long dans Bollandus, au 17 janvier, l’histoire de cette translation et des miracles qui s’y sont faits.

Si l’on donnait le titre de disciples de saint Antoine à tous ceux qui ont eu quelques relations avec ce grand