Page:Marin - Vies choisies des Pères des déserts d'Orient, 1861.djvu/7

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Ses parents étaient riches, et lui donnèrent une belle éducation. Il fit de grands progrès dans les langues grecque et égyptienne ; mais il s’appliqua encore plus à conserver son innocence et à cultiver son âme par la pratique des vertus.

Il se trouva orphelin dès l’âge de quinze ans, et il ne lui resta qu’une sœur aînée, qui était déjà mariée. Bien loin d’attacher son cœur à la riche succession qu’il recueillit après la mort de ses parents, la suite fit voir qu’il préférait la sûreté de son salut à toutes les possessions de la terre.

La persécution que Dèce et Valérien excitèrent dans ce temps-là se faisant sentir plus particulièrement dans l’Égypte et la Thébaïde, il prit le parti de se cacher dans une maison des champs, soit qu’il se défiât de lui-même, soit que Dieu voulût le dérober à la poursuite des tyrans, pour le faire dans la solitude le chef des martyrs de la pénitence.

Mais, lorsqu’il croyait être en assurance, il découvrit en la personne de son beau-frère un perfide qui avait déjà formé le cruel dessein de le livrer aux persécuteurs, pour profiter de la confiscation de ses biens. Rien ne fut capable d’amollir le cœur de ce traître, ni la crainte de Dieu, ni les droits de l’alliance, ni la jeunesse de Paul, ni les larmes de sa sœur. Paul fut forcé de sauver sa vie par une seconde fuite, et de chercher parmi les bêtes sauvages une sûreté qu’il ne trouvait pas parmi les hommes.

Il ne s’éloigna pas d’abord beaucoup, son dessein n’étant peut-être que de céder pour un temps à l’orage ; mais, s’apprivoisant peu à peu avec les horreurs du désert, s’enfonçant toujours plus chaque jour dans les vastes solitudes de ce pays, il arriva enfin à une montagne où était une caverne fermée, dont il déboucha l’entrée pour voir ce qu’elle contenait.

Il y trouva un vestibule formé par des branches entre-