Page:Marinetti - Poupées électriques, 1909.djvu/164

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de la joie et aujourd’hui encore je me sens dans le bonheur comme un poisson dans la mer… Si tu m’embrasses, je puis me tourner de tous les côtés et je trouve partout du plaisir… Comme les petits poissons, vois-tu… Je plonge, la tête la première, puis je la relève et, d’un tour de reins, très lent, je remonte vers la surface… Partout, autour de moi, je ne touche rien qui ne soit doux, velouté et délicieux, comme les parois des rochers, toutes feutrées d’algues.

JOHN

Crois-tu que nous serons toujours aussi heureux ?… Ne te fatigueras-tu pas de ce bonheur sans limites et sans danger ?…

MARY

Non, non, mon John !

JOHN

Il arrive parfois, ma chère Mary, une chose terrible en amour… On est malade, au lit..