Page:Marinetti - Poupées électriques, 1909.djvu/165

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La voix d’une femme chère vous berce longtemps l’esprit en lisant un beau livre…

MARY

Je ne comprends pas… Explique-moi.

JOHN

Tu as sans doute éprouvé cela. Eh bien ! la douceur monotone de la voix, le rêve qui s’est évaporé des phrases du livre… et puis autre chose encore… le parfum de mélancolie qui monte de la soumission dévouée de la lectrice… tout cela assoupit peu à peu le malade.

MARY (attentive).

Tu trouves que l’on est malade, quand on aime ?…

JOHN

Oui et non… Laisse-moi t’expliquer. Aussitôt la lectrice se lève et sort de la chambre à pas de loup. Elle s’en va respirer un peu d’air pur, un peu de gaîté et de santé en plein