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Page:Marius Grout - Le vent se lève.djvu/68

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Trois jours depuis les dernières lignes ! Rien de nouveau. Je suis passé exprès, quoique ce ne fût pas mon chemin, par la place de l’église : les fenêtres étaient ouvertes comme à l’ordinaire. Je n’ai pas osé entrer pour prendre de ses nouvelles. Je me sens redevenir tremblant et gauche. Je n’ai pas su résister ce matin à la tasse de café chez la concierge. Et j’avais l’impression, pendant mon cours, que je ne faisais plus ma discipline, qu’elle continuait, que les enfants, plutôt, la continuaient…

Tout désemparé par la visite du Père Richardeau. Mais j’étais désemparé avant qu’il vînt, « Eh bien ! monsieur Rousseau vous paraissez soucieux ! Vous étiez si jeune, il y a un mois ! Vous rappelez-vous ?… » Et comme je ne répondais rien : « Le vrai bonheur, monsieur Rousseau, n’est fait que de la grâce de Dieu, et d’une parfaite exactitude dans l’accomplissement de nos devoirs. De tous nos devoirs… » Et, comme je demeurais silencieux encore : « Monsieur Rousseau, il y a combien de temps que vous ne vous êtes approché de la sainte table ?… »

Réentendu Bach ce matin. Comme sur le