Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 2.djvu/353

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ÉGLÉ.

Je les retiens tous deux.

MESROU.

Oh ! il faut opter, s’il vous plaît ; je suis bien aise d’en garder un.

ÉGLÉ.

Eh bien, en ce cas-là, je n’ai que faire de vous pour avoir Azor, car j’ai déjà son portrait dans mon esprit ; aussi donnez-moi le mien, je les aurai tous deux.

CARISE.

Le voilà d’une autre manière. Cela s’appelle un miroir ; il n’y a qu’à presser cet endroit pour l’ouvrir. Adieu, nous reviendrons vous trouver dans quelque temps ; mais, de grâce, songez aux petites absences.


Scène VII.

AZOR, ÉGLÉ.
ÉGLÉ, tâchant d’ouvrir la boîte.

Voyons ; je ne saurais l’ouvrir ; essayez, Azor ; c’est là qu’elle a dit de presser.

AZOR, l’ouvre et se regarde.

Bon ! ce n’est que moi, je pense ; c’est ma mine que le ruisseau d’ici près m’a montrée.

ÉGLÉ.

Ah ! ah ! que je voie donc ! Eh ! point du tout, cher homme, c’est plus moi que jamais ; c’est réellement votre Églé, la véritable ; tenez, approchez.

AZOR.

Eh ! oui, c’est vous ; attendez donc, c’est nous deux,