Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 2.djvu/371

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vous dis-je ; je sais bien compter, et ce que j’ai résolu, je le veux tenir.

AZOR.

Mais vous allez rester seule.

ÉGLÉ.

Eh bien ! je m’en contenterai.

MESRIN.

Ne la chagrinez pas, camarade.

AZOR.

Je crois que vous vous fâchez contre moi.

ÉGLÉ.

Pourquoi me contrariez-vous ? Ne vous a-t-on pas dit qu’il n’y a rien de si dangereux que de nous voir ?

AZOR.

Ce n’est peut-être pas la vérité.

ÉGLÉ.

Et moi je me doute que ce n’est pas un mensonge.

(Carise paraît dans l’éloignement et écoute.)
AZOR.

Je pars donc pour vous complaire, mais je serai bientôt de retour ; allons, camarade, qui avez affaire, venez avec moi pour m’aider à passer le temps.

MESRIN.

Oui, mais…

ÉGLÉ, souriant.

Quoi ?

MESRIN.

C’est qu’il y a long-temps que je me promène.

ÉGLÉ.

Il faut qu’il se repose.