Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 2.djvu/379

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ÉGLÉ.

Oh ! je n’espère pas le contraire ; il n’y a qu’à lui demander ce qui en est. Que souhaitez-vous, le joli camarade ?

MESRIN.

Vous voir, vous contempler, vous admirer, vous appeler mon âme.

ÉGLÉ.

Vous voyez bien qu’il parle de son âme ; est-ce que vous m’aimez ?

MESRIN.

Comme un perdu.

ÉGLÉ.

Ne l’avais-je pas bien dit ?

MESRIN.

M’aimez-vous aussi ?

ÉGLÉ.

Je voudrais bien m’en dispenser si je le pouvais, à cause d’Azor qui compte sur moi.

MESROU.

Mesrin, imitez Églé ; ne soyez point infidèle.

ÉGLÉ.

Mesrin ! l’homme s’appelle Mesrin ?

MESRIN.

Eh ! oui.

ÉGLÉ.

L’ami d’Adine ?

MESRIN.

C’est moi qui l’étais, et qui n’ai plus besoin de son portrait.

ÉGLÉ le prend.

Son portrait et l’ami d’Adine ! Il a encore ce mé-