Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 3.djvu/516

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LÉLIO

Que veut dire : de l’or ?

ARLEQUIN

De l’or du Pérou ; voilà comme on dit qu’il s’appelle.

LÉLIO

Est-ce que tu en avais ?

ARLEQUIN

Eh ! vraiment oui ; voilà mon affaire. Je n’en ai plus, je pleure ; quand j’en avais, j’étais bien aise.

LÉLIO

Qui est-ce qui te l’avait donné, cet or ?

ARLEQUIN

C’est Monsieur le Chevalier qui m’avait fait présent de cet échantillon-là.

LÉLIO

De quel échantillon ?

ARLEQUIN

Eh ! je vous le dis.

LÉLIO

Quelle patience il faut avoir avec ce nigaud-là ! Sachons pourtant ce que c’est. Arlequin, fais trêve à tes larmes. Si tu te plains de quelqu’un, j’y mettrai ordre ; mais éclaircis-moi la chose. Tu me parles d’un or du Pérou, après cela d’un échantillon : je ne t’entends point ; réponds-moi précisément ; le Chevalier t’a-t-il donné de l’or ?

ARLEQUIN

Pas à moi ; mais il l’avait donné devant moi à Trivelin