Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 3.djvu/517

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pour me le rendre en main propre ; mais cette main propre n’en a point tâté ; le fripon a tout gardé dans la sienne, qui n’était pas plus propre que la mienne.

LÉLIO

Cet or était-il en quantité ? Combien de louis y avait-il ?

ARLEQUIN

Peut-être quarante ou cinquante ; je ne les ai pas comptés.

LÉLIO

Quarante ou cinquante ! Et pourquoi le Chevalier te faisait-il ce présent-là ?

ARLEQUIN

Parce que je lui avais demandé un échantillon.

LÉLIO

Encore ton échantillon !

ARLEQUIN

Eh ! vraiment oui ; Monsieur le Chevalier en avait aussi donné à Trivelin.

LÉLIO

Je ne saurais débrouiller ce qu’il veut dire ; il y a cependant quelque chose là-dedans qui peut me regarder. Réponds-moi : avais-tu rendu au Chevalier quelque service qui l’engageât à te récompenser.

ARLEQUIN

Non ; mais j’étais jaloux de ce qu’il aimait Trivelin, de ce qu’il avait charmé son cœur et mis de l’or dans