Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 6.djvu/118

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plus clair ? Il y avait là matière à de fâcheuses conjectures.

J’oublie de vous dire que je feignis de vouloir me lever, pour saluer plus décemment : Non, mademoiselle, non, demeurez, me dit Valville, ne vous levez point ; madame vous en empêchera elle-même quand elle saura que vous êtes blessée au pied. Pour monsieur, ajouta-t-il en adressant la parole à son oncle, je crois qu’il vous en dispense, d’autant plus qu’il me paraît que vous vous connaissez.

Je ne pense pas avoir cet honneur-là, répondit sur-le-champ M. de Climal, avec une rougeur qui vengeait la vérité de son effronterie. Est-ce que mademoiselle m’aurait vu quelque part ? ajouta-t-il en me regardant d’un œil qui me demandait le secret.

Je ne sais, repartis-je d’un ton moins hardi que mes paroles ; mais il me semblait que la physionomie de monsieur ne m’était pas inconnue. Cela se peut, dit-il ; mais qu’est-il donc arrivé à mademoiselle ? est-ce qu’elle est tombée ?

Et cette question-là, il la faisait à son neveu qui ne lui répondait rien. Il ne l’avait pas seulement entendu ; son inquiétude l’occupait bien d’autres choses.

Oui, monsieur, dis-je alors pour lui, toute confuse que j’étais d’aider à soutenir un mensonge dans lequel je voyais bien que Valville m’accusait d’être de moitié avec son oncle ; oui, monsieur, c’est une chute que j’ai faite près d’ici, presque au sortir de la messe, et on