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Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 6.djvu/174

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que, pour être, il n’est pas nécessaire de vivre ; que ce n’est que par accident que nous vivons, mais que c’est naturellement que nous sommes. On dirait que, lorsqu’un homme se tue, par exemple, il ne quitte la vie que pour se sauver, que pour se débarrasser d’une chose incommode ; ce n’est pas de lui dont il ne veut plus, mais bien du fardeau qu’il porte

Je n’allonge mon récit de cette réflexion que pour justifier ce que je vous disais, qui est que je pensai à un article qui m’intéressait plus que mon état, et cet article, c’était Valville, autrement dit, les affaires de mon cœur.

Vous vous ressouvenez que ce neveu, en me surprenant avec M. de Climal, m’avait dit : Voilà qui est joli, mademoiselle ! Et ce neveu, vous savez que je l’aimais ; jugez combien ce petit discours devait m’être sensible.

Premièrement, j’avais de la vertu ; Valville ne m’en croyait plus, et Valville était mon amant. Un amant, madame, ah ! qu’on le, hait en pareil cas ! mais qu’il est douloureux de le haïr ! Et puis, sans doute qu’il ne m’aimerait plus. Ah, l’indigne ! Oui ; mais avait-il