Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 6.djvu/178

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qu’apparemment je reculais à l’ôter : N’y a-t-il plus rien à mettre ? disais-je ; est-ce là tout ? Non, il y a encore l’argent ; et cet argent, je le tirai sans aucune peine : je n’étais point avare, je n’étais que vaine ; et voilà pourquoi le courage ne me manquait que sur la robe.

À la fin pourtant, il ne restait plus qu’elle ; comment ferai-je ? Allons, avant que d’ôter celle-ci, commençons par détacher l’autre, ajoutai-je, toujours pour gagner du temps sans doute ; et cette autre, c’était la vieille dont je parlais, et que je voyais accrochée à la tapisserie.

Je me levai donc pour l’aller prendre ; et dans le trajet qui n’était que de deux pas, ce cœur si fier s’amollit ; mes yeux se mouillèrent, je ne sais comment, et je fis un grand soupir, ou pour moi, ou pour Valville, ou pour la belle robe ; je ne sais pour lequel des trois.

Ce qui est de certain, c’est que je décrochai l’ancienne, et qu’en soupirant encore, je me laissai tristement aller sur un siège, pour y dire : Que je suis malheureuse ! Eh ! mon Dieu ! pourquoi m’avez-vous ôté mon père et ma mère ?

Peut-être n’était-ce pas là ce que je voulais dire, et ne parlais-je de mes parents que pour rendre le