à un homme qui passerait sa vie à se tenir à sa fenêtre : voilà l’image que je me fais d’eux, et des fonctions de leur esprit.
Telle était la femme dont je vous parle ; je ne jugeai pourtant pas d’elle alors comme j’en juge à présent que je me la rappelle ; mes réflexions, quelque avancées qu’elles fussent, n’allaient pas encore jusque-là ; mais je lui trouvai un caractère qui me déplut.
D’abord ses yeux se jetèrent sur moi, et me parcoururent ; je dis se jetèrent, au hasard de mal parler, mais c’est pour vous peindre l’avidité curieuse avec laquelle elle se mit à me regarder ; et de pareils regards sont si à charge !
Ils m’embarrassèrent, et je n’y sus point d’autre remède que de la regarder à mon tour, pour la faire cesser ; quelquefois cela réussit, et vous délivre de l’importunité dont je souffrais.
En effet, cette dame me laissa là, mais ce ne fut que pour un moment ; elle revint bientôt de plus belle, et me persécuta.
Tantôt c’était mon visage, tantôt ma cornette, et puis mes habits, ma taille, qu’elle examinait.
Je toussai par hasard ; elle en redoubla d’attention pour observer comment je toussais. Je tirai mon mouchoir ; comment m’y prendrai-je ? ce fut encore un spectacle intéressant pour elle, un nouvel objet de curiosité.
Valville était à côté d’elle ; la voilà qui tout d’un coup se retourne pour lui parler, et qui lui demande : Qui est cette demoiselle-là ?