Vous souriez, et mademoiselle rougit (rien ne lui était échappé). Peut-on savoir ce que vous vous disiez ?
je n’en ferai pas de mystère, repartit sa fille ; je serais charmée que mademoiselle demeurât à Paris, et je lui disais que je souhaitais qu’elle épousât M. de Valville.
Ah ! ah ! s’écria-t-elle, eh ! mais, à propos, j’ai eu aussi la même idée ; et il me semble, sur tout ce que j’ai observé, qu’ils n’en seraient fâchés ni l’un ni l’autre. Eh ! que sait-on ? C’est peut-être le dessein qu’on a ; il y a toute apparence.
Et pourquoi non ? dit Mme de Miran, qui apparemment ne vit point de risque à prendre son parti dans ces circonstances, et qui, par une bonté de cœur dont le mien est encore transporté quand j’y songe, et que je ne me rappelle jamais sans pleurer de tendresse et de reconnaissance ; qui, dis-je, par une bonté de cœur admirable, et pour nous donner d’infaillibles gages de sa parole, voulut bien saisir cette occasion de préparer les esprits sur notre mariage.
Eh ! pourquoi non ? dit-elle donc à son tour, mon fils ne sera pas à plaindre, si cela arrive. Ah ! tout le monde sera de votre avis, reprit Mme de Fare : il n’y aura, certes, que des compliments à lui faire, et je lui fais les miens d’avance ; je ne sache personne mieux partagé qu’il le sera. Aussi puis-je vous assurer, madame, que je n’envierai le partage de personne,