Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 6.djvu/445

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maison, qu’on n’avait avertis de rien, et qui ignoraient de quoi il était question dans cette chambre, laissèrent passer ma mère et son fils, et leur ouvrirent tout de suite.

Dès qu’ils me virent tous deux je vous l’ai déjà dit, je pense), ils s’écrièrent, l’une : Ah ! ma fille, tu es ici ! l’autre : Ah ! ma mère, c’est elle-même !

Le ministre, à la vue de Mme de Miran, sourit d’un air affable, et pourtant ne put se défendre, ce me semble, d’être un peu déconcerté (c’est qu’il était bon, et qu’on lui avait dit combien elle aimait cette petite fille). À l’égard des parents, ils la saluèrent d’un air extrêmement sérieux, jetèrent sur elle un regard froid et critique, et puis détournèrent les yeux.

Valville les dévorait des siens ; mais il avait ordre de se taire ; ma mère, ne l’avait amené qu’à cette condition-là. Tout le reste de la compagnie parut attentif et curieux la situation promettait quelque chose d’intéressant.