Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 6.djvu/464

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tous aussi, ajouta-t-il, et il n’y a point d’autre parti à prendre avec elle. Ramenez-la, madame (c’était à ma mère à qui il parlait) ; ramenez-la, et prenez garde à ce que deviendra votre fils, s’il l’aime ; car avec les qualités que nous voyons dans cette enfant-là, je ne réponds pas de lui, et ne répondrais de personne. Faites comme vous pourrez, ce sont vos affaires.

Sans doute, dit aussitôt Mme de…, son épouse ; et si on a donné à madame l’embarras qu’elle a aujourd’hui, ce n’est pas ma faute ; il n’a pas tenu à moi qu’on ne le lui épargnât.

Sur ce pied-là, mesdames, repartit en se levant cette parente revêche, je pense qu’il ne vous reste plus qu’à saluer votre cousine ; embrassez-la d’avance, vous ne risquez rien. Pour moi, on me permettra de m’en dispenser, malgré son incomparable noblesse de cœur ; je ne suis pas extrêmement sensible aux vertus romanesques. Adieu, la petite aventurière ; vous n’êtes encore qu’une fille de condition, nous dit-on ; mais vous n’en demeurerez pas là, et nous serons bien heureuses, si au premier jour vous ne vous trouvez pas une princesse.