Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 6.djvu/477

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repartie haute et convenable qu’elle avait faite la veille à cette Mme une telle, qui s’oubliait de temps en temps, à cause qu’elle était riche, qui ne distinguait pas d’avec elle les femmes d’une certaine façon ; et mille autres choses d’une aussi plate et d’une aussi vaine espèce qui firent le sujet de cet entretien, pendant lequel d’autres visites aussi fatigantes arrivèrent encore. De sorte qu’il était tard quand nous en fûmes débarrassées, et qu’il n’y avait point de temps à perdre pour me ramener à mon couvent.

Nous nous reverrons demain ou le jour d’après, dit ma mère, je t’enverrai chercher ; hâtons-nous de partir, j’ai besoin de repos, et je me coucherai dès que je serai revenue. Pour vous, mon fils, vous n’avez qu’à rester ici, nous n’avons pas besoin de vous. Valville se plaignit, mais il obéit, et nous remontâmes en carrosse.

Nous voici arrivées au couvent, où nous vîmes un instant l’abbesse dans son parloir. Ma mère l’instruisit de la fin de mon aventure, et puis. Je rentrai.

Deux jours après, Mme de Miran vint me reprendre à l’heure de midi ; vous savez qu’elle me l’avait promis ; je dînai chez elle avec Valville ; il y fut question de notre mariage. En ce temps-là même on traitait pour Valville d’une charge considérable, il