Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/526

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de définir. Il y avait de tout, du chagrin, de la confusion, de la timidité, qui venaient d’un reste de respect dévot pour ce directeur ; et sur le tout, un air pensif, comme d’une personne qui a envie de dire : Je me moque de cela, mais qui est encore trop étourdie pour être si résolue.

Cet ecclésiastique, après avoir jeté les yeux sur nous : Madame, dit-il en s’adressant à notre hôtesse, cette affaire-ci mérite un peu de réflexion : voulez-vous bien que je vous dise un mot en particulier ? Passons un moment chez vous, je vous prie ; notre entretien ne sera que d’un instant.

Oui-da, monsieur, répondit-elle, charmée de se trouver de toute manière un personnage si important dans l’aventure : mademoiselle, ne vous impatientez pas, cria-t-elle à Mlle Habert en partant ; monsieur dit que nous aurons bientôt fait.

Là-dessus elle prend un flambeau, sort avec l’ecclésiastique, et nous laisse, ma future, ceux qui devaient nous servir de témoins, et qui ne témoignèrent rien, Agathe, à qui on avait tout caché, et moi, dans la chambre.

Monsieur de la Vallée, me dit alors un de nos témoins, qu’est-ce que cela signifie ? Est-ce que M. Doucin (parlant du prêtre) vous connaît ? Oui, lui dis-je ; nous nous sommes rencontrés chez mademoiselle. Ah ! ah ! vous vous mariez donc ? dit Agathe à son tour. Hé mais, pas encore, comme vous voyez, répondis-je.