Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1827, tome 8.djvu/202

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C’en était donc fait de ce côté-là, suivant toute apparence, et je ne m’en embarrassais guère. La Fécour, avec son énorme gorge, m’était fort indifférente ; il n’y avait que cette hypocrite de Ferval qui m’eût un peu remué.

Elle avait des grâces naturelles. Par-dessus cela, elle était fausse dévote, et ces femmes-là, en fait d’amour, ont quelque chose de plus piquant que les autres ; il y a dans leurs façons je ne sais quel mélange indéfinissable de mystère, de fourberie, d’avidité libertine et solitaire, et en même temps de retenue, qui tente extrêmement : vous sentez qu’elles voudraient jouir furtivement du plaisir de vous aimer et d’être aimées, sans que vous y prissiez garde, ou qu’elles voudraient du moins vous persuader que, dans tout ce qui se passe, elles sont vos dupes et non pas vos complices.

Revenons, je m’en retourne enfin chez moi ; je vais retrouver Mme de la Vallée qui m’aimait tant, et que toutes mes dissipations n’empêchaient pas que je n’aimasse, et à cause de ses agréments (car elle en avait),