Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/202

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Arlequin.

Ah ! morbleu ! qu’on a apporté de friandes drogues ! Que le cuisinier d’ici fait de bonnes fricassées ! Il n’y a pas moyen de tenir contre sa cuisine. J’ai tant bu à la santé de Silvia et de vous que, si vous êtes malade, ce ne sera pas ma faute.

Flaminia.

Quoi ! vous vous êtes encore ressouvenu de moi ?

Arlequin.

Quand j’ai donné mon amitié à quelqu’un, jamais je ne l’oublie, surtout à table. Mais, à propos de Silvia, est-elle encore avec sa mère ?

Trivelin.

Mais, seigneur Arlequin, songerez-vous toujours à Silvia ?

Arlequin.

Taisez-vous quand je parle.

Flaminia.

Vous avez tort, Trivelin.

Trivelin.

Comment ! j’ai tort !

Flaminia.

Oui ; pourquoi l’empêchez-vous de parler de ce qu’il aime ?

Trivelin.

À ce que je vois, Flaminia, vous vous souciez beaucoup des intérêts du prince !

Flaminia.

Arlequin, cet homme-là me fera des affaires à cause de vous.

Arlequin, en colère.

Non, ma bonne. (À Trivelin.) Écoute ; je suis ton