Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/207

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Scène VII

TRIVELIN, UN SEIGNEUR qui vient derrière lui, ARLEQUIN.
Trivelin.

Seigneur Arlequin, n’y a-t-il point de risque à reparaître ? N’est-ce point compromettre mes épaules ? Car vous jouez merveilleusement de votre épée de bois.

Arlequin.

Je serai bon quand vous serez sage.

Trivelin.

Voilà un seigneur qui demande à vous parler.

(Le Seigneur approche et fait des révérences, qu’Arlequin lui rend.)

Arlequin, à part.

J’ai vu cet homme-là quelque part.

Le Seigneur.

Je viens vous demander une grâce ; mais ne vous incommoderai-je point, monsieur Arlequin ?

Arlequin.

Non, monsieur ; vous ne me faites ni bien ni mal, en vérité. (Voyant le Seigneur qui se couvre.) Vous n’avez seulement qu’à me dire si je dois aussi mettre mon chapeau.

Le Seigneur.

De quelque façon que vous soyez vous me ferez honneur.

Arlequin, se couvrant.

Je vous crois, puisque vous dites. Que souhaite de moi Votre Seigneurie ? Mais ne faites point de compliments ; ce serait autant de perdu, car je n’en sais point rendre.