Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/267

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Lisette.

Il faut bien l’écouter.



Scène II

LUBIN, LA MARQUISE, LISETTE.
Lubin.

Madame, pardonnez l’embarras…

Lisette.

Abrège, abrège, il t’appartient bien d’embarrasser madame !

Lubin.

Il vous appartient bien de m’interrompre, m’amie ; est-ce qu’il ne m’est pas libre d’être honnête ?

La Marquise.

Finis, de quoi s’agit-il ?

Lubin.

Il s’agit, madame, que monsieur le chevalier m’a dit… ce que votre femme de chambre m’a fait oublier.

Lisette.

Quel original !

Lubin.

Cela est vrai ; mais quand la colère me prend, ordinairement la mémoire me quitte.

La Marquise.

Retourne donc savoir ce que tu me veux.

Lubin.

Oh ! ce n’est pas la peine, madame, et je m’en ressouviens à cette heure ; c’est que nous arrivâmes hier tous deux à Paris, monsieur le chevalier