Dormir sous un arbre.
Allez, allez.
Scène VIII
Ah ! Trivelin, je suis perdue.
Je vous avoue, madame, que voici une aventure où je ne comprends rien. Que serait-il donc arrivé à ce petit peste-là ?
Il a de l’esprit, Trivelin, il en a, et je n’en suis pas mieux ; je suis plus folle que jamais. Ah ! quel coup pour moi ! Que ce petit ingrat vient de me paraître aimable ! As-tu vu comme il est changé ? As-tu remarqué de quel air il me parlait ? combien sa physionomie était devenue fine ? Et ce n’est pas de moi qu’il tient toutes ces grâces-là ! Il a déjà de la délicatesse de sentiment ; il s’est retenu, il n’ose me dire à qui appartient le mouchoir ; il devine que j’en serais jalouse. Ah ! qu’il faut qu’il se soit pris d’amour pour avoir déjà tant d’esprit ? Que je suis malheureuse ! Une autre lui entendra dire ce je vous aime que j’ai tant désiré, et je sens qu’il méritera d’être adoré ; je suis au désespoir. Sortons, Trivelin. Il s’agit ici de découvrir ma rivale ; je vais le suivre et parcourir tous les lieux où ils pourront se voir. Cherche de ton côté ; va vite. Je me meurs.