Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/549

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Dorante.

Parbleu ! chevalier, j’en suis charmé, et je t’en félicite.

La Comtesse, à part.

Ah ! l’indigne homme !

Dorante, à part.

Elle rougit.

La Comtesse.

Est-ce là tout, monsieur ?

Dorante.

Oui, madame.

La Comtesse, au chevalier.

Partons.



Scène XII

LA COMTESSE, LA MARQUISE, LE CHEVALIER, DORANTE, ARLEQUIN.
La Marquise.

Comtesse, votre jardiner m’apprend que vous êtes fâchée contre moi. Je viens vous demander pardon de la faute que j’ai faite sans le savoir, et c’est pour la réparer que je vous amène ce garçon-ci. Arlequin, quand je vous ai promis Marton, j’ignorais que madame pourrait s’en choquer, et je vous annonce que vous ne devez plus y compter.

Arlequin.

Eh bien ! je vous donne quittance. Mais on dit que Blaise est venu vous demander justice contre moi, madame. Je ne refuse pas de la faire bonne et prompte ; il n’y a qu’à appeler le notaire ; et s’il n’y est pas, qu’on prenne son clerc, je m’en contenterai.

La Comtesse, à Dorante.

Renvoyez votre valet, monsieur ; et vous, madame, je vous invite à lui tenir parole. Je me charge même des frais de leur noce ; n’en parlons plus.