Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/550

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Dorante, à Arlequin.

Va-t’en.

Arlequin, s’en allant.

Il n’y a donc pas moyen d’esquiver Marton ! C’est vous, monsieur le chevalier, qui êtes cause de tout ce tapage-là ; vous avez mis tous nos amours sens dessus dessous. Si vous n’étiez pas ici, moi et mon maître, nous aurions bravement tous deux épousé notre comtesse et notre Lisette, et nous n’aurions pas votre marquise et sa Marton sur les bras. Hi ! hi ! hi !

La Marquise et Le Chevalier, riant.

Eh ! eh ! eh !

La Comtesse, riant aussi.

Eh ! eh ! Si ses extravagances vous amusent, dites-lui qu’il approche ; il parle de trop loin. La jolie scène !

Le Chevalier.

C’est démencé d’amour.

Dorante.

Retire-toi, faquin.

La Marquise.

Ah çà ! comtesse, sommes-nous bonnes amies, à présent ?

La Comtesse.

Ah ! les meilleures du monde, assurément ; vous êtes trop bonne.

Dorante.

Marquise, je vous apprends une chose ; c’est que la comtesse et le chevalier se marient peut-être ce soir.

La Marquise.

En vérité ?

Le Chevalier.

Cé soir est loin encore.

Dorante.

L’impatience sied fort bien. Mais quand on est