Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/11

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Afin de pouvoir résister avec plus d’avantage aux Iroquois, les premiers colons de la Nouvelle-France s’établirent instinctivement par groupes dont chacun formait un petit bourg. Chaque bourg avait son fort, ouvrages palissades et munis de canon, qui entouraient ordinairement le manoir seigneurial et l’église, et derrière lesquels, à la première alerte, toute la population avoisinante courait se réfugier. Entre les plus belles défenses de ces petits forts dont nos annales nous ont conservé le souvenir, la plus héroïque est sans contredit celle que fit une toute jeune fille, mademoiselle de Verchères. Ce fait mémorable eut lieu vers 1692.[1]

La colonie était alors gouvernée par M. de Frontenac, vieillard énergique et

  1. Quoique la relation que notre héroïne a faite elle-même de la défense du fort de Verchères reporte cette action en 1606, nous croyons cependant, avec d’autres écrivains, que le fait eut lieu en 1692. Ne dit-elle pas, en effet, dans sa narration, qu’elle avait quatorze ans lors de cet événement. Or, en consultant les registres de Sorel, on voit qu’elle y fut baptisée le 17 avril 1678 ; ce qui lui donne juste quatorze ans en 1692. Elle fait encore mention