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Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/115

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chemin entre la chute et le village de l’Ange-Gardien, dont la flèche aiguë du clocher semblait, vu la distance et l’obscurité, piquée dans le ciel noir, ils descendirent une éminence en marchant droit à un groupe de deux ou trois habitations.

— C’est là qu’est le quartier-général de Wolfe, dit le capitaine des francs-tireurs à Beaulac.

Il pouvait être une heure et demie. À part les sentinelles, dont les cris, se succédant sans interruption, annonçaient qu’on y faisait vigilante garde, le camp anglais était enveloppé dans le silence du sommeil, comme un bon bourgeois qui dort, ses draps douillettement tirés jusqu’au menton, tandis que son chien, grondant au moindre bruit, veille sur le seuil de la maison.

Nos canadiens s’arrêtèrent à une portée de fusil du camp.

— De quel côté allez-vous ? demanda le chef des trancs-tireurs à Raoul, après lui avoir donné à voix basse certains rensei-