Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/131

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accidenté, tourmenté, brisé presque jusqu’à la chute.

Ce n’est partout qu’une succession de cascades où l’eau bondit, tombe, remonte et retombe entre deux digues de pierre, dont l’imposante immobilité semble redoubler la rage du torrent qu’elles contiennent.

Pendant quelques minutes l’anglais fut le jouet des ébats gigantesques de vagues en délire.

Tantôt il roulait jusqu’au fond, étouffé, écrasé par une montagne d’eau qui pesait de tout son poids sur ses épaules. Tantôt ramené à la surface par la nature flottante du bois qu’il tenait embrassé, il pouvait respirer dans un endroit où l’eau courait avec moins d’emportement.

Puis, ressaisi par de nouvelles trombes, il tournait avec le tronçon d’arbre comme une roue sur son essieu et glissait sur la pente abrupte d’une cascade, au pied de laquelle il tournoyait un moment avec son épave. Et le flot implacable le repre-