Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/48

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« L’impitoyable Deschenaux, toujours alerte, dit l’auteur du Mémoire déjà cité, écartait tout ce qui pouvait nuire ; on s’enquérait, avant de faire parler à l’intendant, de ce que l’on voulait lui dire ; les bonnes gens avouaient le sujet pour lequel ils venaient ; alors on les faisait parler à Deschenaux, qui commençait par les maltraiter et les menaçait de les faire mettre en prison. S’ils persistaient de vouloir parler à l’intendant, il allait le prévenir et les dépeignait comme des rebelles ; on les faisait approcher, on n’écoutait point leurs raisons, on les maltraitait, et ils se trouvaient encore heureux de n’être point emprisonnés ; en sorte que personne n’osait se plaindre. »

Aussi, quel ne dut pas être le désespoir du vieux militaire, le soir où il rentra chez lui, après sa dernière et infructueuse démarche auprès des indignes fonctionnaires devant lesquels tremblaient presque tous les honnêtes gens du pays !

On était rendu au quinzième jour de décembre.