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Page:Marmette - Le tomahahk et l'épée, 1877.djvu/89

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surpris, si j’ajoute que le comte exigeait l’obéissance la plus ponctuelle chez ses subordonnés. Quand il avait commandé, il fallait se soumettre ; sinon, l’orage éclatait. Les démêlés qu’il eut, lors de son premier gouvernement, avec M. Perrot, l’abbé Fénelon et l’intendant Duchesnau, sont là pour le prouver. Le vieux gentilhomme qui avait eu, dit-on, un roi (Louis XIII) pour parrain, et la discipline militaire pour tutrice — il n’avait que dix-sept ans quand il entra dans l’armée — voulut se roidir contre les récalcitrants, et punir à tout prix leurs refus répétés d’obéissance. Alors, l’Intendant porta jusqu’au pied du trône ses plaintes et celles du parti qui le soutenait — plaintes plus ou moins fondées — et les deux adversaires furent rappelés en France en 1682.

La colonie s’était bientôt ressentie de la perte qu’elle venait de faire en la personne de ce gouverneur. Les temps étaient des plus difficiles, et il fallait un homme de talents et d’énergie pour faire face aux circonstances.

En effet, la molle et malheureuse administration de MM. de La Barre et de Denon-