Celluy matin, que d’habit nuptial
Le Roy d’Escoce ornoit sa beaulté blonde,
Pour espouser du sceptre Lilial
La Fille aisnée, où tant de grâce abonde,
Vous eussiez veu de Peuples ung grand Monde,
Qui de sa Chambre au sortir l’attendoient,
Et çà, et là mille autres à la ronde,
Qui à la file avec eux se rendoient.
Tandis les Mains des Nobles gracieuses
De pied en cap richement l’ont vestu :
Son Corps luisoit de Pierres precieuses,
Moins toutesfoys, que son cueur de Vertu :
De Musq d’eslite avec Ambre batu
Parfumé ont son vestement propice :
Puis luy ont ceint son fort Glaive pointu,
Dont il sçait faire et la Guerre, et Justice.
Ainsy en poinct de sa Chambre depart
Pour s’en aller rencontrer Magdelene :
De beaulté d’homme avoit plus grande part,
Que le Troyen qui fut espris d’Helene :
Si qu’au sortir sa beaulté souveraine
Les regardans resjouist tout ainsi,
Que le Soleil, quand à l’Aulbe seraine
Sort d’Orient pour se monstrer icy.