Page:Marot - Les Œuvres, t. 5, éd. Guiffrey, 1931.djvu/22

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Ne perds l’Amy, qui ne t’a point forfaict,
Donne remede au mal, que tu as faict.
Si tu le fais, bien heureux me tiendray :
Si ne le fais, patience prendray,
M’esjouissant voiant ma foy promise
Mener la tienne en Triumphe submise.


III

Puis que le jour de mon despart arrive,
C’est bien raison que ma main vous escrive,
Ce que ne puis vous dire sans tristesse :
C’est assavoir, or à Dieu ma Maistresse,
Doncques à Dieu ma Maistresse honnorée
Jusque au retour, dont trop la demourée
Me tardera : toutefois ce pendant
Il vous plaira garder ung cueur ardant,
Que je vous laisse au partir pour hostage,
Ne demandant pour luy aultre advantage,
Fors que vueillez contre ceulx le deffendre,
Qui par desir vouldront sa place prendre.